Après une première séance consacrée à la sensibilisation à l’esprit critique et aux enjeux de la désinformation en ligne et hors-ligne, les jeunes sont répartis par petits groupes de 3 à 4 élèves afin de réaliser les clips vidéo.
Durant les 4 séances suivantes de l’atelier, les élèves doivent ainsi :
– définir le sujet de leur vidéo, son angle ainsi que ses objectifs et le public visé
– écrire le story-board de la vidéo : trame narrative, personnages, scènes principales, etc.
– tourner la vidéo (intérieur ou extérieur), jouer un personnage, filmer
– monter la vidéo à l’aide d’un logiciel de montage
Tout au long de ce parcours, les groupes sont encadrés par un professionnel de l’image (intervenant réalisateur/monteur) qui les accompagne de l’écriture à la diffusion de la vidéo.
Une ultime séance de restitution est organisée avec les familles des élèves, durant laquelle les vidéos sont projetées. C’est une séance qui permet aux jeunes d’expliquer devant le public : l’objectif de la vidéo, le choix du sujet, les enseignements retenus, à la fois personnels et pour la collectivité.
Avant la mise en place à proprement parler de l’atelier, il faut aussi s’assurer :
- D’avoir le matériel nécessaire (téléphones portables pour filmer, ordinateurs pour monter, logiciel de montage compatible, matériel de projection : attention au son !)
- D’avoir plusieurs salles pour l’accueil des jeunes (dans l’idéal une petite salle par groupe de jeunes)
Chaque groupe a la responsabilité de produire une vidéo de 1 à quelques minutes qui sera diffusée au cours de la séance finale. Cette vidéo peut être un documentaire ou un film de fiction. Le but est à la fois de valoriser le travail réalisé, mais aussi d’établir un lien et une discussion avec les familles, propices à leur engagement.
Cet atelier est construit autour de 5 séances de 3h mais libre à vous d’adapter la durée et le nombre de séances selon vos besoins et votre contexte.
La séance 1 :
Cette première séance est primordiale pour l’ensemble de l’atelier dans la mesure où elle vise à :
- Instaurer un climat de confiance dans le groupe propice à la libération de la parole et de la créativité
- Motiver le groupe pour qu’il comprenne l’importance du sens critique dans la vie quotidienne
- Fournir des techniques simples d’attitude et de réflexion face à des discours violents de toute nature
C’est lors de cette séance que les jeunes découvrent concrètement le projet, c’est donc le moment où ils prennent connaissances des responsabilités qu’ils engagent : travail de groupe, présence sur la durée de l’atelier et signature du droit à l’image sans quoi les films ne pourront être diffusés.
C’est une séance qui se déroule en 3 temps :
- Définition de l’esprit critique : définition, exemples concrets, travaux de groupe
- Sensibilisation à la thématique (ex. Harcèlement => que dit la loi, comment cela se manifeste, etc. mise en place d’une définition collective de la thématique). A cette étape, il est possible d’avoir recours à une intervention extérieure (témoignages, spécialistes sur la question etc.). La discussion autour de la thématique soulève plusieurs sujets qui s’y rattachent. Ces sujets vont constituer la base de travail de chaque groupe.
- Les jeunes sont répartis en groupe selon le sujet qu’ils décident d’étudier (sujet soulevé à l’étape précédente). Encadrés par un professionnel de l’image, ils vont approfondir la réflexion autour du sujet choisi en veillant à le rattacher systématiquement à la thématique principale et à l’objectif de l’atelier (faire travailler son esprit critique).
La séance 2 :
Comptée parmi les séances les plus importantes, la séance d’écriture permet de scénariser les résultats de la réflexion. Les jeunes construisent l’histoire, mettent en récit le cheminement réflexif qu’il y a eu dans le groupe.
« La pertinence de ce scénario reflète la compréhension (ou non compréhension) des objectifs de l’exercice : étudier la thématique en adoptant une démarche critique. »
Durant cette séance, les professionnels de l’image partagent leur expertise avec les jeunes. Ils les accompagnent dans la définition du message du film, élaboration de l’histoire et la « mise en plans », réalisation d’un story-board, choix des décors et des accessoires, les repérages pour le tournage… C’est aussi lors de cette séance que les jeunes se répartissent les rôles et les tâches selon leur sensibilité : acteurs, réalisateurs, choix des costumes, maquilleurs etc
La séance 3 :
Le tournage est réalisé sur le lieu où se déroule l’atelier (intérieur/extérieur), en tenant compte des multiples contraintes qu’on retrouve habituellement sur un tournage : absence d’un acteur, manque d’accessoires, lieux non accessibles, météo etc…mais également des souhaits des participants d’être filmés ou non, d’apparaître dans le film ou pas.
Il est impératif de réserver des espaces assez nombreux et de s’assurer des autorisations de tournages sur les lieux en question.
Généralement c’est la séance que les jeunes préfèrent, ils s‘amusent à se filmer et s’étonnent des talents des uns et des autres. De ce fait elle nécessite un aménagement particulier : de l’espace et du silence pour que chaque groupe puisse tourner sans déranger les autres mais aussi un encadrement assez strict pour pouvoir terminer les films dans les temps impartis.
La séance 4 :
Tous ne seront pas intéressés par le montage, il faut donc prévoir une activité annexe pour les occuper. Pourquoi ne pas désigner un petit groupe et le charger de mener des petites interviews de ses camarades qui serviront à la réalisation d’un making-off ?
La séance 4 est une séance qui se déroule en deux temps. Dans un premier temps, toujours en groupe, les jeunes travaillent sur les rushs et commencent à monter leur film sur le logiciel de montage qui leur sera présenté par l’encadrant. C’est une séance qui commence par des rires et un peu de chahut au moment où les jeunes découvrent leur talent à l’écran et commencent à choisir les rushs à utiliser, mais très vite elle devient studieuse.
Tous les jeunes, par groupe, sont ensuite invités à contextualiser leur film et à l’accompagner d’un texte explicatif, mais aussi à le titrer, à en dégager les axes forts se préparant ainsi à prendre la parole le jour de la restitution des films, c’est la préparation du pitch pour la séance suivante.
La séance 5 :
Le but de cette séance est triple :
– valoriser le travail réalisé (au sein du groupe et en dehors)
– engager une discussion sur les films réalisés
– assurer un lien intergénérationnel, en particulier avec les familles présentes.
En effet, le rôle des parents et de la famille en général est central dans le dispositif. Ils doivent être associés à la démarche créative dès le début, en étant informés et en donnant leur autorisation (notamment pour la signature du droit à l’image). Leur implication se matérialise lors de la dernière séance, où ils sont invités à assister à la projection du travail réalisé par leurs enfants. L’objectif premier est de valoriser le travail et la créativité des enfants auprès de leurs parents afin de les engager dans une discussion autour de la thématique à partir des films réalisés et de sensibiliser plus largement encore à la thématique. L’objectif secondaire est de nouer, au besoin, un dialogue intergénérationnel de plus long-terme parents-enfants autour du sens critique.